Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 10:49

 

 

Roger Aymard (FSU-SDU), Claude Kasbarian (Unsa) et Roland Chalumeau (CGT).

 

 

 

Ils sont venus, ils ont vu le président de Marseille Provence Métropole (MPM) Eugène Caselli, mais ils sont encore loin d’avoir vaincu… Après plusieurs manifestations devant le palais du Pharo lors de conseils communautaires, les organisation minoritaires de MPM (CGT, CFDT, Unsa, FSU-SDU) avaient obtenu des entrevues avec le président socialiste.

Une première dans l’histoire de la jeune collectivité, qui avait jusque-là repris l’habitude de la mairie de Marseille de ne traiter qu’avec le syndicat majoritaire, Force Ouvrière. « C’était déjà une victoire et cela a été très cordial, il nous a dit que les portes de ses directions générales et de son cabinet seront toujours ouvertes », raconte Claude Kasbarian qui avait ouvert le bal avec l’Unsa début février. « Mais le président ne veut pas reconnaître l’intersyndicale, il ne nous recevra jamais ensemble. Ce qui ne nous convient pas du tout », poursuit-il. Quant à la SDU, « il a fait une grosse erreur en ne la recevant pas », martèle-t-il.

 

La FSU-SDU éconduite

Cette dernière est, derrière FO, la deuxième en terme de représentativité, avec 26% au comité technique paritaire mais « fait jeu égal dans l’encadrement à quelques voix près », note Roger Aymard. C’est aussi la plus remuante, avec notamment un recours devant le tribunal administratif contre la promotion de Christiane Argy, épouse d’Elie-Claude, secrétaire général de FO Territoriaux. Et une langue bien pendue lorsqu’il s’agit de dénoncer « un système clientéliste à la limite du mafieux ».

Mais ses homologues ne sont pas plus tendre avec le « phénomène FO », pour reprendre l’expression de son secrétaire général adjoint des Territoriaux Patrick Rué. Si Eugène Caselli « ne peut pas faire avec l’intersyndicale, c’est parce que ce serait aller à l’encontre de l’ordre FO », assure Claude Kasbarian. Tout en assurant, par la voix de Roland Chalumeau (CGT), qu’« on n’est pas là pour pousser une organisation et prendre sa place. Elle a été élue démocratiquement et il faut en tenir compte. Mais on ne peut pas ignorer systématiquement les propositions que peut faire la minorité. »

 

Agents démotivés

Pour lui, « il n’est plus acceptable de perdurer dans ce système qui dure depuis 50 ans, car il a montré ses limites ». En particulier dans le domaine de la propreté, « qui revient systématiquement sur le tapis aux élections. Et le président l’a reconnu : Marseille n’est pas plus propre aujourd’hui qu’hier ».

Or, Roger Aymard insiste, « ce n’est pas le personnel qui travaille mal, c’est la chaîne de commandement. Il n’y en a pas, ou elle est partiale. C’est le copinage au détriment du service public et de l’équité avec les agents. » Le personnel qui « aujourd’hui demande des comptes. Les agents sont excédés, démotivés », affirme Claude Kasbarian« Quand on voit à la fin de l’année des gens récompensés, qui ne le méritent pas mais parce qu’ils connaissent Pierre ou Paul, les gens se disent que ce n’est pas la peine de s’investir… », confirme un des agents qui suit la conférence de presse.

D’où la demande d’une « table ronde » sur le sujet, histoire de « dire à la population, aux CIQ, aux associations de commerçants : il y a une volonté chez les agents, mais il y a un système qui ne marche pas », justifie Claude Kasbarian. Selon eux, en aparté, beaucoup d’élus sont pour. Concrètement, Roger Aymard s’étonne par exemple que « l’on ait toujours les mêmes tournées de bennes qu’il y a 30 ans alors que Marseille a changé ». Il souhaite aussi « que l’on donne les moyens à la collecte sélective. Quand je pense que tous les jours  on a des camions neufs, des gens qui sont présents au travail, et qu’il ne sortent pas parce qu’il n’y a pas de conducteur, c’est fou ! »

 

Grève de Bronzo

L’intersyndicale réclame également l’audit sur le passage au tout public mené à la suite de la grève de Bronzo, et « voudrait savoir le surcoût de toutes les missions qui sont effectuées par des sociétés privées dans des arrondissements gérés par le public » : arroseuses et balayeuses, dépôt de godets, remplacements de cantonniers… Bref, « on se met autour de la table et on débat. On sait qu’on va en prendre plein la tête. Mais le président a dit, non pas qu’il ne voulait pas, mais que le syndicat majoritaire ne le souhaitait pas », affirme Roland Chalumeau. Contactés, ni MPM ni Patrick Rué n’ont pour l’instant donné suite à nos demandes.

On l’aura compris, il reproche à Eugène Caselli un « manque de courage politique ». Et ce malgré les déclarations selon laquelle « il aurait maintenant les mains libres », note Roger Aymard. « Quand il dit c’est moi le patron, qu’il aille jusqu’au bout ! Et s’il n’a rien à se reprocher, qu’il en profite ».

 

L’ombre de l’affaire Guérini

Une allusion au discours lors du conseil communautaire de décembre, où le président de MPM avait affirmé n’être « l’homme de personne ». On touche là à toute la complexité du dossier, car il évoquait-là Jean-Noël Guérini, qui l’aurait « propulsé » à son poste d’après Renaud Muselier (UMP) et Alexandre Guérini, qui l’aurait « piloté »

 

L’ex-directeur général adjoint de MPM chargé de la propreté Michel Karabadjakian aurait déclaré aux enquêteurs de la cellule Déchets 13 :   »J’ai eu connaissance que Jean-Noël Guérini était lui-même intervenu auprès du président Caselli pour appuyer ma nomination ».

Quant à Alexandre Guérini, le numéro 3 des territoriaux de Force Ouvrière l’avait selon les relevés d’écoute très régulièrement au téléphone. Dans le local syndical, des adhérents à la fibre de Nicolas Canteloup imitent le « oui j’avais mon frère au téléphone » de JNG et la mansuétude de Jean-Claude Gaudin. Sur la table, une photocopie du dernier article de Violette Lazard, la journaliste du Parisien qui suit désormais l’affaire Guérini.

 

Allo Kara ?

Mais Roger Aymard se refuse à surfer sur le dossier : « Eugène Caselli l’a dit lors de ses voeux au personnel : il y a eu deux problèmes, les grèves et les affaires, mais malgré cela on n’a de toute manière pas atteint les objectifs ». Il y aurait pourtant de quoi. D’après les écoutes téléphoniques, Alexandre Guérini aurait ainsi à plusieurs reprises réclamé à « Kara » la tête de Christian Daries, directeur du traitement des déchets.

« On mettra le frère de Sevilla à la place », explique-t-il tout simplement. Ajoutant qu’il recevrait les « instructions » d’Argy et que pour sa part il ne traiterait plus qu’avec ce dernier et Patrick Rué. « Kara » l’ayant défendu, et la manoeuvre étant devenue potentiellement problématique au vu de l’enquête en cours, le « remplacement » ne s’est finalement pas fait, toujours d’après les écoutes.

A cela, il faut ajouter tout le poids politique de Jean-Claude Gaudin, qui de son côté continue à ne recevoir que FO, à la communauté urbaine, où la majorité d’Eugène Caselli ne tient à pas grand chose… « On ne va pas baisser pavillon », lance pourtant Claude Kasbarian. Le 30 mars, ce sont les unions départementales des syndicats, avec en prime la CFTC, qui se rassembleront. Avec, qui sait « un mouvement de grève ou un rassemblement aux Docks (siège technique de MPM, ndlr) ». Le casse-tête d’Eugène Caselli n’est pas près de se résoudre…

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de unsa-territoriaux-mpm.over-blog.fr
  • : Syndicat UNSA des Territoriaux de la Métropole Aix Marseille Provence
  • Contact

Recherche

Archives